bonjour
trouvé sur le net dans un autre forum
bonne lecture
Anciennement, les souverains fixaient, par des ordonnances monétaires, le nombre de monnaies à produire dans une masse de métal (la taille), celle-ci étant généralement la livre ou le marc.
On taillait donc un nombre déterminé de pièces dans une quantité donnée de métal en admettant une tolérance de masse (marge d'erreur admise) entre les monnaies produites et la masse théorique prescrite dans l'ordonnance monétaire.
cela impliquait, pour le personnel des ateliers monétaires, la vérification de la masse des espèces qui ne pouvaient être ni trop lourdes, ni trop légères.
D'autre part, les banquiers, les changeurs, les commerçants, les fonctionnaires et tous ceux qui manipulaient la monnaie savaient très bien que la valeur d'échange d'une pièce dépendait essentiellement de sa masse et de son titre.
Mais celle-ci pouvait facilement être altérée par le frai (usure de la monnaie résultant de sa circulation) ou par la pratique du rognage (opération frauduleuse qui consiste à limer le pourtour d'une monnaie afin de récupérer un peu de métal).
Plus tard, pour éliminer le rognage, les monnaies porteront une tranche inscrite ou gravée d'un motif quelconque permettant à l'utilisateur de se rendre compte immédiatement de la fraude en constatant une tranche intacte ou endommagée.
Il était donc nécessaire de pouvoir disposer de poids étalonnés pour peser les pièces de monnaie.
Il aurait été impossible d'utiliser des poids aux divisions pondérales ordinaires (par exemple: une série de poids allant du grain jusqu'à l'once) puisque la masse d'une monnaie ne correspond pas à une valeur ronde, une manipulation de plusieurs poids aurait été indispensable pour la pesée.
Par souci de facilité et de rapidité, nos ancêtres ont créé des poids spéciaux, appelés poids monétaires ou dénéraux.
Chacun d'eux pèse la masse exacte d'une monnaie bien déterminée et ils peuvent se distinguer les uns des autres par des poinçons différents.
La fabrication des dénéraux, véritables étalons monétaires, était sévèrement règlementée.
Elle était l'apanage des ajusteurs-jurés qui étaient tenus de poinçonner leurs produits.
Les poids monétaires, fabriqués en cuivre ou en laiton, sont ronds, carrés, rectangulaires, hexagonaux, octogonaux, quelques fois en forme de trapèze.
Ils portent sur une face le dessin de la monnaie qu'ils sont censés représenter, accompagné parfois du nom entier ou abrégé de celle-ci.
Dans certains cas, les initiales du souverain régnant accostent le dessin.
L'autre face montre un symbole (dans les Pays-Bas méridionaux, souvent celui de la ville) entouré par les initiales de l'ajusteur.
Pour certains poids étrangers, la seconde face montre tantôt la masse de la pièce exprimé le plus souvent en grains et deniers, tantôt la valeur en monnaie de compte, tantôt le nom de la monnaie.
Espagne: 4 réaux = 10 deniers 16 grains ( 4R XD XVIG ).
Après la révolution française, on voit apparaitre des poids monétaires adaptés au système métrique décimal afin de permettre la pesée des nouvelles monnaies fabriquées selon les concepts de ce système.
Mais la technique monétaire évolue.
Le perfectionnement des procédés de fabrication des pièces de monnaie réduit considérablement les risques de frai et de rognage.
L'usage de peser les pièces devient obsolète avec cette évolution technique.
Il disparait totalement vers le milieu du XIXème siècle.
L'étude des dénéraux est récente. C'est seulement en 1858, pour la première fois, qu'il fut consacré une notice d'une dizaine de pages sur le sujet.
Depuis lors, divers auteurs ont fait paraître de nombreux articles mais, malgré tout, il subsiste encore de nombreuses inconnues.
A+