Un extrait ci-après d'un ouvrage qui remet en place les idées fausses - trop souvent colportées sans vérification sérieuse - à propos des activités de labour (couche de la terre arable) et/ou des activités de détection de métaux qui viendraient perturber les couches archéologiques.
https://www.academia.edu/37679028/The_Journal_of_Archaeological_Numismatics_8_2018_full_volume
Voir le 1er article de JM Doyen, et ci-après un extrait de sa conclusion :
"Dans ce cadre, un usage réfléchi et soigneusement planifié du détecteur de métaux devient
« un outil » irremplaçable. Il faut cependant se garder de considérer que la prospection
remplace la fouille : ce sont deux activités complémentaires, qui fournissent des informations
fondamentalement différentes. Ainsi, je montrerai plus loin que le monnayage émis entre
14 et 192 apr. J.-C. recueilli à Fontaine-Valmont représente 80 % des récoltes effectuées lors
des fouilles alors qu’il atteint à peine 18,5 % des centaines de monnaies récoltées dans la
couche de labour.
Cette différence doit nous interpeller, car elle témoigne sans doute de contextes totalement différents mis en évidence au même endroit par des techniques de recherche distinctes.
Apparemment, le numéraire des Julio-Claudiens, des Flaviens et des Antonins est resté scellé dans le sol :
c’est celui qui fut mis au jour lors des fouilles menées pendant presque trois décennies, de 1955 à 1983.
En revanche, l’importante occupation celtique, pourtant plus ancienne de deux siècles et qui devrait
se trouver sous les niveaux du Haut-Empire, tout comme la phase tardo-romaine, ne sont
repérables que dans la couche de labour. Cela corrobore notre impression que les niveaux
archéologiques et la couche arable n’entretiennent guère de rapports entre eux, et que les
monnaies que l’on récolte dans la seconde n’ont pas été systématiquement arrachées par les
labours aux niveaux « en place ». Cette différence structurelle indique également que l’usage
des détecteurs de métaux au cours des quarante années de leur utilisation sur le site, n’ont
pas, ou très peu, atteint les couches archéologiques. De même, les labours ne semblent pas
avoir homogénéisé les deux groupes de monnaies.
Dès lors, les prospections effectuées à l’aide du détecteur de métaux, lorsqu’elles font appel
à la géolocalisation, racontent une autre histoire, une « histoire longue » sans doute formée
d’une succession de micro-événements que jamais l’archéologie dite classique, limitée aux
occupations à la fois structurées et fossilisées dans le sol, ne pourra mettre en évidence."
JM Doyen