Bonjour,
Le plaisir de vous présenter ce denier de la république acquis en octobre.
Elle a encore des concrétions que je n'arrive pas à enlever.
Denier Plautia – Lucius Plautius Plancus.
Avers : L. PLAVTIVS (Lucius Plautius)
Tête de Méduse de face, les cheveux terminés par des serpents.
Revers : PLANCVS (Plancus)
Aurore ailée volant à droite et conduisant les quatre chevaux du soleil.
Atelier : Rome
Gens : Plautia
Références : RRC 453/1 – B.14 (Plautia)
Métal : argent.
Diamètre : 20,1.
Poids : 3,64 gr.
Source : http://www.lesdioscures.com/ch428-denier-plautia/
Descriptif : Ce denier rappelle les Quinquatrus Minusculæ (fêtes en l’honneur de Minerve) qui avaient lieu le 13 juin en souvenir de Claudius Plautius et Appius Cæcus, tribuns de la plèbe en 312 avant J.-C. qui s’étaient retirés à Tibur. Ils revinrent à Rome déguisés avec des masques de comédie pour ne pas être reconnus. Le revers avec le char de l’Aurore est une allusion de l’arrivée à l’aube des deux tribuns déguisés avec des masques. Le revers de notre denier pourrait avoir été inspiré par Nicomaque de Thèbes, artiste du IVe siècle avant J.-C. d’après D. R. Sear. L’œuvre originale aurait pu appartenir à la famille du monétaire.
M. Crawford a relevé une estimation de 195 coins de droit et de 217 coins de revers pour cinq variétés
Extrait de Description historique et chronologique des monnaies de la République romaine d’Ernest Babelon
L. Plautius Plancus. Monétaire vers 709 (4S av. J.-C.).
L. Plautius Plancus était de la gens Munatia et frère de Cn. Munatius Plancus, L. Munatius Plancus et T. Munatius Plancus Bursa; adopté par L. Plautius, il en prit le nom. Proscrit par les triumvirs en l’an 711 (43 av. J.-C.) il se réfugia dans les environs de Salerne où il finit par être découvert et mis à mort. Pendant qu’il exerçait la charge de magistrat monétaire, il émit un denier des plus intéressants et dont Eckhel a fort ingénieusement rapproché le type d’un passage d’Ovide. Le poète latin raconte au sixième livre de ses Fastes (v. 651 et suiv.) qu’en l’an 442 (312 av. J.-C.), le censeur Appius Claudius Caecus avait voulu, sur l’avis du Sénat, réduire le nombre des joueurs de flûte qui avaient l’habitude de faire entendre leur concert aux pompes funèbres. Tous alors, protestèrent contre cette mesure et s’exilèrent volontairement à Tibur. Mais le peuple, par opposition au Sénat, regretta l’absence de ses musiciens favoris, et le collègue d’Appius Claudius Caecus, qui se nommait C. Plautius Venox, usa d’un subterfuge pour les faire rentrer. Il se rendit à Tibur, leur offrit un festin et les enivra ; puis, au milieu de la nuit, il les plaça sur des chariots qui les ramenèrent à Rome au point du jour. Plautius avait pris la précaution de faire recouvrir d’un masque scénique le visage de tous les musiciens, afin que le Sénat ou Ap. Claudius ne les reconnussent pas à leur arrivée par la porte del’Esquilin :
Jamque per Esquiiias Romanam intraverat urbem,
Et mane in medio plaustra fuere foro
Plautius ut posset specie numeroque senatum
Fallere personis imperat ora tegi.
Le revers du denier de L. Plautius Plancus rappelle ce curieux incident de la vie d’un de ses ancêtres. Le char de l’Aurore fait allusion à la rentrée des musiciens dans Rome, et le masque se rapporte à ceux dont les musiciens étaient affublés. Ajoutons qu’on célébrait à Rome, le 13 juin de chaque année, des fêtes appelées Quinquatrus Minusculae, en souvenir du fait que nous venons de raconter : c’était des fêtes musicales où ceux qui y prenaient part avaient la figure cachée sous un masque, comme au carnaval de nos jours. La médaille d’or n’est pas de coin romain; c’est une imitation barbare du denier, et elle ne saurait être comptée au nombre des monnaies d’Etat de la république.
Il s'agit en fait de la reproduction d'une oeuvre de Nicomachus de Thèbes, un peintre grec. Le frère du monnayeur -- Lucius Munatius Plancus -- avait en sa possession un tableau intitulé Victoire dans un chariot, qu'il a placé dans le temple de Jupiter à Rome (d'après Pline l'Ancien).
https://en.wikipedia.org/wiki/Nicomachus_of_Thebes
Valère Maxime VI, 8 a écrit:
5. A ces malheurs vint s'ajouter celui de C. Plotius Plancus, frère de Munatius Plancus qui avait été consul et censeur. Proscrit par les triumvirs, il se tenait caché dans les environs de Salerne ; mais la délicatesse de son genre de vie et l'odeur de ses parfums trahirent le secret de la retraite qui le protégeait. Les traces flottantes de son passage mirent sur la voie les espions lancés à la poursuite des malheureux condamnés et, guidés dans leurs recherches par leur odorat subtil, ils flairèrent le refuge du proscrit en fuite. Alors qu'il y était encore caché, ses esclaves furent pris et soumis à une longue et cruelle torture ; mais ils soutenaient qu'ils ne savaient pas où était leur maître. Plancus ne put se résoudre à laisser torturer plus longtemps des esclaves si fidèles et d'un dévouement si exemplaire : il sortit de sa cachette et tendit la gorge au glaive des soldats. Devant cette lutte d'affection mutuelle, il est difficile de distinguer qui méritait mieux, du maître ou des esclaves, l'un, d'éprouver une fidélité si constante de la part de ses esclaves, les autres, d'être délivrés des tourments de la question par la juste compassion de leur maître. (An de R. 710.)
Bonne journée.