Voilà un sujet que je connais bien.
Le portrait d'avers de cette médaille, dont le module exact est de 41 mm, a bien été gravée par François Marteau d'après un dessin du sculpteur Bouchardon exécuté vers la fin de 1736 ou le début de 1737.
L'académie, à la suite du refus de Jean Duvivier de graver l'effigie du roi que Bouchardon avait dessinée, devait retirer à cet artiste, pendant dix ans, le privilège non seulement de dessiner, mais encore de graver le portrait du roi à l'avers des médailles. Duvivier ne signe de nouveau des médailles qu'à partir de 1746. On voit alors que l'effigie qu'il grave est sinon copiée, du moins très influencée par celle gravée par F. Marteau, sinon que le roi est lauré et que la coiffure est un peu différente (justement il s'agit du second portrait inséré par Sergio).
Ah ces querelles d'artistes !
Le portrait du dauphin au revers est également copiée d'un dessin d'Edme Bouchardon pour la réalisation d'un grand médaillon fait l'année du mariage du dauphin (1745). Il a donc de forte chance que l'effigie de Marie-Joseph de Pologne soit également de lui. En revanche, le revers n'est pas signé et on ne connaît donc pas le nom du graveur.
L'exemplaire, en argent (donc beaucoup plus rare que les frappes en bronze), que nous présente Ludovic est donc très intéressant, mais malheureusement anormalement usé car ce type de médaille n'était pas destiné à la vente ni au négoce. Cette médaille s'inscrit dans un ensemble que l'on appelle l'Histoire métallique du roi Louis XV, mais là, c'est une autre histoire.
Je ne connais pas le nombre d'exemplaires frappés à l'époque. Cette information se trouve peut-être dans les archives de la Monnaie de Paris. Il y a eu, comme le souligne Sergio, des refrappes au cours du temps, au XIXe s. mais également au XXe ( a vue d'oeil, je penserais que la médaille sur fond rouge est plutôt XXe., mais les prises de vue sont parfois trompeuses).
J'espère avoir répondu en partie à tes questions.
Ce post devrait se trouver dans la rubrique médaille.